Dans la période prérévolutionnaire, soit quelques mois avant le 14 juillet 1789, la population est invitée à faire connaître ses griefs à propos de l'organisation administrative du royaume. Cette même population est illettrée et en ce qui concerne la presqu'île de Crozon bretonnante alors que les représentants administratifs sont francophones et rares sont ceux d'entre eux qui parlent le breton, la langue des pauvres. De plus il est impossible que chacun s'exprime individuellement et c'est donc à ce titre que chaque paroisse est encadrée par une assemblée populaire qui a pour mission de rédiger un cahier de doléance et d'élire leurs députés locaux, qui devront porter les cahiers crozonnais à Quimper auprès des délégués de la sénéchaussée. Tous les représentants des paroisses et autres représentations ayant réunis l'ensemble des cahiers de doléance de l'évêché, ont élus six d'entre eux pour constituer une commission ayant pour mission de rédiger la synthèse des doléances en quelques feuillets et ainsi de suite pour que le bon roi, car encore, on compte sur la bienveillance royale pour rectifier les privilèges du clergé et surtout ceux de la noblesse.
L'histoire locale retient que les premiers députés de la presqu'île de Crozon, ayant fait le voyage jusqu'à Quimper le 16 avril 1789, furent :
Crozon : Jean Bornic (cultivateur illettré), Pierre Corre (cultivateur), François Ely (cultivateur), Jean Herjean (cultivateur), Michel Herjean (négociant), Pierre Le Mignon (cultivateur), Jean Ollivier (cultivateur).
Camaret [Camaret-sur-Mer] : Joseph Mazet (pêcheur), Joseph Meillard (cultivateur).
Roscanvel : Thomas-Louis Le Mignon (cultivateur), Clet Mazet (cultivateur).
Telgruc [Telgruc-sur-Mer] : Yves Labasque (cultivateur), Claude Le Monze (négociant).
La commune de Lanvéoc n'existe pas encore, son territoire est partie intégrante de Crozon. Landévennec semble avoir été représenté par le clergé. Quant à Argol, l'entité n'appartient pas au district cantonal sur l'heure.
La notion de lettré se résume à quiconque sait signer un document officiel avec des lettres. L'illettré signe d'une croix. Ce n'est pas pour autant que la lecture du français et son écriture soient effectives. On peut estimer cependant que le statut de négociant, laisse à penser que ces députés étaient en mesure de rédiger des textes simples.
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La première assemblée : l'assemblée nationale 17 juin 1789, puis l'assemblée nationale constituante 9 juillet 1789. La prise de la Bastille 14 juillet 1789...