Quartier et plage du Portzic - Portzig en Crozon

La villa des Goélands fut construite pour Ernest Hubert en 1925 qui était déjà propriétaire de deux "petites gares" soit les villas "Les Mouettes" et "Ker Suzanne". Cet investisseur a su conserver l'esprit "petites gares" à son nouveau bien.

La villa de location "Le Verger" construite en 1890 et rebaptisée quand elle devient la villa de villégiature "Ker-Suzanne" propriété d'Achille Gévelle en 1911. Avant d'être revendue à Ernest Hubert.

"Ker-Suzanne", "Les Mouettes", "Les Roches".

Le quartier du Portzic a intéressé la société immobilière Richard et compagnie dont le plus éminent représentant fut Armand Peugeot à la fin du 19ème siècle.

A l'époque ce sont des terres agricoles peut être propriétés des habitants du hameau de Lesquiffinec tout proche. Des habitants souvent pêcheurs et paysans qui voient dans cette vente une rentrée d'argent bienvenue.

Le projet initial est de créer un quartier de maisons à louer à une période où ces investisseurs immobiliers sont convaincus du développement de la station balnéaire de Morgat. Il sera construit neuf villas qui seront effectivement louées jusqu'à la première guerre mondiale et que les promoteurs surnomment "petites gares" par leur ressemblance aux gares régionales de l'époque. L'encadrement des fenêtres est en briques comme tant de gares partout en France.

Ensuite la famille Peugeot revoit à la baisse son ambition et revend les terres et les bâtis du Portzic avec une plus-value sans pour autant avoir réussi à transformer les lieux en station incontournable. L'accès à Morgat de Paris est épique et les modes des villégiatures de standing changent vite. Ce ne sera que peu à peu que le quartier deviendra le quartier chic qu'il est aujourd'hui à l'ombre du "château" de Rulianec. Des habitants heureux qui descendent à "leur plage" quasi privée, la plage du Portzic.

Il semblerait que seule la villa "Les Roches" échappe aux ventes Peugeot et reste dans la famille longuement.


D'autres villas de tous les styles et de toutes tailles accompagnent ce lotissement initial. Ne pas retenir l'adorable Ker-Luce qui s'appelait à l'origine "Rendez-vous de pêche" serait oublier une perle de charme. De la taille d'un penty de pêcheur mais dans le style Gaston Chabal (architecte), cette maison retient l'attention dans le quartier du Portzic. Elle a tout des grandes villas, les fenêtres voûtées sa semi-terrasse avancée dans un petit volume bien à elle. La fenêtre de droite appartient à une extension respectueuse ultérieure, c'est dire combien ce rendez-vous de pêche était convivial.

Plage du Portzic

Plage du Portzic.

Vue vers Morgat et le château de Rulianec en hauteur, à partir de la plateforme de la batterie de côte.

La plage du Portzic est au Sud du quartier éponyme et donne sur la baie de Douarnenez. Un lieu familial qui s'est fait une solide réputation de plage élitiste fréquentée par les habitants aisés des rues adjacentes presque exclusivement. Quiétude, bel ensoleillement... Mais dégraissage hivernal important. La dérive littorale emporte le sable vers le port de Morgat qui de son côté s'ensable "dramatiquement". On se trouve donc facilement sur le galet pour bronzer. Le réensablement artificiel par du sable morgatois grâce à des engins de travaux publics ne recharge pas durablement le déficit... 

Un vague projet de digue partant de l'extrémité Ouest de la plage sous le "château de Rulianec" avait jeté le trouble dans le quartier qui s'attarde à sa quiétude. On supposait alors briser la dérive littorale à coût de millions et de béton.

Avant l'essor de l'urbanisme, le hameau était peu peuplé de Bretons qui n'avaient pas d'intérêt particulier à la baignade, la mer étant avant tout nourricière et rien d'autre. 

La falaise friable en son centre est sujette à l'érosion contenue par des renforts régulièrement améliorés et coûteux. Par exemple les travaux votés le 20 septembre 2012 et réalisés courant 2013 ont coûté, pour la partie éléments murs en béton de 4m de haut sur une longueur totale de 100m, 280 000€ HT, le tout sur radier en béton et recouvert de pierres. Des éléments fabriqués à Châteauroux et transportés par la route. 

Sinon dans sa partie haute Sud, l'armée française avait installé une batterie de côte appartenant à la défense de l'anse de Morgat, batterie sans vestiges apparents nommée Batterie de l'Est à l'époque.