Accès au magasin sous roc.
Passage du fort de la Pointe des Espagnols vers l'extérieur et aboutissant soit aux batteries externes, soit au magasin de poudre principal fournissant l'ensemble des batteries de la position.
Abris de traverse normalisés servant de soute à munitions et de protection latérale des canons.
Pas de tir pour canon de 320 mm pour artillerie lourde.
Le même pas de tir avec un canon de 320mm / 32cm conforme au dispositif initial. L'affût est un affût d'exercice non conforme à l'affût de guerre de l'époque. La butte derrière recouvre un abri de traverse faisant office de soute à munitions.
La terre pour protection contre les obus ennemis.
2 monticules : la couverture en terre des abris de traverse. En creux, le parapet côté mer du canon de 320 mm de calibre. Ce découpage était vu de l'ennemi. Indice suffisant pour déceler une batterie de côte.
Sommet d'un abri de traverse. Dépassement de sa ventilation verticale obturée pour des questions de sécurité.
°°°
La Pointe des Espagnols est une avancée rocheuse qui ferme
le Goulet de la rade Brest. Une ville portuaire à vocation militaire prioritairement.
Faire tomber Brest c'était faire tomber le duché de Bretagne dans un premier
temps puis la royauté française ensuite. Des vestiges de différentes fortifications
de la Pointe des Espagnols subsistent, d'autres ont été effacées par le
temps. Aucune ne fut plus déterminante que la difficulté de naviguer dans
le Goulet agité par des courants et des récifs dangereux... Alors faut-il
dire tout ça pour ça ?
Tout commence par un fortin des ducs de Bretagne qui fut élevé en 1387
sur la pointe stratégique parfois appelée pointe de Quélern ou de Roscanvel
avant la nouvelle dénomination. Il est possible qu'il y eut des aménagements
antérieurs mais l'histoire les a oubliés. De ce fortin, il n'y a rien
de connu sur le terrain.
Ainsi de toutes les guerres ultérieures, de toutes les stratégies concrètes
ou imaginaires, la Pointe des Espagnols n'aura de cesse d'être armée pour
éviter qu'un ennemi ne prenne Brest à revers - du Fort des Capucins à
la fameuse Pointe, on s'est activé à fortifier. Vauban n'oubliera jamais
ce débarquement
espagnol à Camaret-sur-Mer qui s'acheva par un siège fastidieux à la pointe
- Un contingent
espagnol s'était retranché dans un fort improvisé en 1594. Honneur
aux vaincus, la pointe de Quélern est nommée Pointe des Espagnols. Les
soldats Espagnols étaient catholiques comme les Bretons, du moins le peuple...
L'armée Anglaise tentera de faire la même manœuvre un siècle plus
tard et échouera lors de la bataille de Trez-Rouz...
Les dispositifs français et allemands de défense côtière tenaient compte
de cette éventualité de prise à revers par les lignes de Quélern et le
stützpunkt de la pointe des Espagnols.
Avant Vauban.
Quand Vauban visite la Pointe des Espagnols, il constate
la présence d'une ancienne installation militaire dont l'état laisse à
désirer.
1- "La Vieille Batterie"
comme il la nomme dans ses rapports au roi est composée de 10 canons de
12 livres de balle. Du trop petit calibre pour couler des navires du 17ème
siècle. Cette première batterie basse est efficace contre des chaloupes
de débarquement. Selon certaines sources, cette batterie au ras des flots
daterait de 1610, des murs du parapet existent encore.
2- La batterie haute, au sommet de la falaise pour du bombardement en
cloche (disparue) est le lieu le plus réemployé par les militaires du
17ème siècle jusqu'au 20 ème siècle. L'armement fut de deux mortiers et
de deux canons, parfois on ajoutait deux autres canons.
3- Magasin des poudres (disparu).
4- Postes de garde derrière des murets (disparus).
f- La ligne haute de la falaise.
Un mur d'enceinte crénelé plongé dans la mer, tel était le projet initial.
Vauban envisage une immense batterie basse enveloppante comme celle de Cornouaille au ras des flots. Il veut une tour de 10 pieds de haut (3.3m - des canons sur le toit terrasse et un logement de la troupe au rez-de-chaussé) sur le sommet de la pointe des Espagnols et un mur de fortification avec des fossés. Très vite, malgré des plans très approfondis émanant de son ingénieur régional Traverse, le chantier va devenir irréaliste. Pour la batterie basse, il faut créer une grande plate-forme dans la roche avant de construire un mur épais crénelé. On fait sauté cette falaise à la poudre mais l'extraction des blocs et des pierres qu'il faut monter sur le plateau élevé de 70 m est un travail insurmontable. Vauban l'écrit, la falaise est aussi dure que le diamant. Les ingénieurs n'ont de cesse d'alerter Vauban. Tout est peine perdue en bas. En haut, la tour est abandonnée, trop chère. Subsiste le projet du mur d'enceinte en ligne brisée et ses fossés qui protègent la pointe d'une attaque terrestre. La réalisation date de 1749. Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban est mort en 1707. Cette fortification existe encore.
Le mur défensif en ligne brisée.
Après Vauban.
1- La fortification de 1749 qui avait été espérée
par Vauban.
2- La batterie haute de Vauban (disparue) est en service en 1696
et était composée de 4 canons de 36 livres de balle et de 2 canons de
24 livres de balle. 9 canons avaient été souhaités .
3- Magasin de poudre (disparu).
7- La plate-forme de la batterie basse (1695) qui ne sera jamais
réalisée comme prévue. Elle sera équipée d'un parapet nettement simplifié.
Au cours des travaux, 17 canons de 36 livres sont installés (1700). 7
autres sont en attente sur le haut de la falaise, il n'est pas certain
qu'ils aient été descendus par manque de place. Il en était prévu trente
sur le plan de Traverse signé par Vauban. La batterie de Vauban semble
avoir été négligée jusqu'en 1844.
8- bâtiments de casernement.
f- La ligne haute de la falaise.
1823
1- Une tour
type 1811 modèle n°1 construite en 1812. Reçoit de l'artillerie sur
la terrasse.
2- Logement officiers de garnison.
3- Magasin à poudre.
4- Casernement.
5- Magasin d'artillerie.
6- Batterie de mortiers.
7- Batterie basse.
8- Casernement
+ magasin à poudre.
9- Retranchement de 1749.
f- La ligne haute de la falaise.
La tour eut ses créneaux arasés en 39-45 pour y installer un canon antiaérien allemand.
Au cours de la période napoléonienne, les canons n'évoluèrent
pas. Seule la rationalisation de l'architecture militaire concentra toutes
les attentions afin de respecter les budgets prévus. C'est à ce titre
que Napoléon 1er vivant dans la hantise d'un débarquement ennemi partout
sur les côtes de la France, fit construire des tours
de garde type 1811 normalisées. En 1812, la Pointe des Espagnols a
sa tour comme l'avait imaginé Vauban mais en dehors des remparts.
En 1814, toutes les batteries de France sont déclassées et abandonnées
sur ordre, les artilleurs sont licenciés. Le matériel est plus ou moins
conservé mais se trouve être dépareillé. La multiplication des calibres
a fait que l'on trouve des boulets trop petits ou trop gros dans ces batteries
côtières.
Une commission de côtes en 1841 demande à ce que soient
revues les batteries de côte plus ou moins à l'abandon après la chute
de l'empereur Napoléon 1er ce qui amena la paix sur plusieurs décennies.
Les tensions géopolitiques refaisant surface, le réarmement redevint prioritaire.
Le comité des fortifications (1844) souhaita mettre en application les
directives de 1841, cela prit du temps. 25 canons ou mortiers étaient
prévus. En 1858 la nomenclature des batteries de la Pointe des Espagnols
fut ainsi déclinée :
• 10 canons de 30 livres de balle modèle 1840 sur affûts pivotants.
Calibre du futur canon de 164.7mm.
• 10 obusiers de 22 cm modèle 1827 sur affûts de fer pivotants.
Projectile explosifs.
• 4 mortiers de 32 cm
Ces trois calibres sont les seuls autorisés partout sur le côte, fini
l'armement panaché au gré des récupérations.
1860 - Crise de l'artillerie rayée - Les canons aux tubes lisses sont
dépassés. Les canons rayés ont désormais plus de capacité de destruction
dans une précision élevée. Il faudra néanmoins du temps pour les installer
en batterie faute de financements.
1870 - il est fait état de :
• 18 canons rayés de 30 livres de balle modèle 1840 sur affûts
pivotants
• 2 obusiers de 22 cm rayés et frettés
• 4 mortiers de 32 cm
Les travaux de fortification de la Pointe des Espagnols atteignent un niveau jamais égalé sur la batterie haute à partir de 1872. Elan de gigantisme brisé par l'invention de l'obus torpille dès 1885. Les obus ne contiennent plus de poudre noire. Les explosifs de remplacement ont une capacité de destruction jamais atteinte. Les batteries maçonnées récemment sont trop exposées, elles sont à ciel ouvert. Alors il est décidé de créer des magasins de poudre sous roc et des batteries de rupture (niveau de la mer) dans la roche des falaises. La batterie de rupture de Pourjoint (1888) est réaménagée lors de la seconde guerre mondiale.
La batterie de la Pointe des Espagnols à partir de 1872.
Côté Goulet :
1- Une première batterie avec ses abris, équipée de 4 canons de 24 cm
alors que la batterie était prévue pour recevoir des canons de 32cm. Canons
de 24 cm modèle 1870-1887 sur affûts de marine modèle 1888 PC.
2- A deux pas, couvrant le Goulet et Brest, une batterie et ses abris,
équipée de 4 canons de 32 cm sur affûts M modèle 1882 PA
3- Une batterie et ses abris, équipée de 3 canons de 32 cm de marine modèle
1870-1881 sur affûts modèle 1876-83 PA est orientée vers le cœur de la
rade, Plougastel...
4- Enfin deux batteries accolées couvrent le fond de la rade. Une batterie
(4b) avec ses abris, équipée de 4 canons de 24 cm de marine modèle 1870-1884
sur affûts modèle 1876-T-83 PA orientée vers Lanvéoc. Une batterie (4a)
avec ses abris, équipée de 4 canons M de 19 cm modèle 1864-T-70 sur affûts
M modèle 1869-T-84 PA orientée vers l'île Longue, L'île de Trébéron....
5 - Tour Napoléon 1812.
6- A une date inconnue mais au delà de 1823, les murs du retranchement
avec les fossés de 1749 sont très nettement modifiés, ce sont ceux qui
subsistent actuellement.
7- Ancienne batterie basse + casernements (vestiges).
8- Abri de munitions sous roc construit vers 1890-1893. Cet aménagement
succède à deux magasins terrassés Mle 1874 en retrait de la position.
Des constructions très exposés en surface de la batterie transformés un
temps en hangars. Un magasin était au service des batteries côté Rade
et l'autre magasin était au service des batteries côté Goulet.
9- Casernement
avec toiture à deux pans et réserve à eau.
10- Casernements de huit bâtiments en deux rangs de 4. Il ne semble pas
subister de traces de ces constructions.
11- Casernement.
12- Vestige indéterminé.
13- Abri
de projecteur français de DCA années 30.
14- Batterie française puis allemande.
15- Bâtiment léger en béton non daté.
16- Bâtiment technique allemand de la seconde guerre mondiale.
17- Ponton
allemand.
18- Poste
d'observation français.
f- Ligne haute de la falaise.
Ex batterie française de 100mm comblée (position 14) avant 2023.
Batterie française de 100mm (position 14) déblayée en 2023, réemployée par l'armée allemande d'occupation.
Couloir pour quitter la batterie haute (haut de falaise) pour aller à la batterie basse (niveau de la mer). Les murs protègent des éclats ennemis.
Longtemps dans un relatif abandon, la Pointe des Espagnols est réaménagée entre 2020 et 2023 pour un montant d'1 700 000 € au lieu d'1 300 000 € prévu. Financement : Communauté de communes Presqu’île de Crozon - Aulne Maritime + Région Bretagne + Département du Finistère + État (France Relance) + Conservatoire du littoral.
La guerre de la Ligue à la Pointe des Espagnols
Pour un même fait historique, deux narrations vous sont proposées. Tout d'abord une version généralement admise et répétée côté historiens Français et une seconde version racontée à l'anglaise...
Le siège de Crozon version française
Officiellement la guerre de la Ligue met en confrontation
les Protestants (Huguenots) et les Catholiques (Ligueurs - Catholiques
ultra) pour des questions de prédominance religieuse au nom de Dieu lui-même...
La Bretagne est un enjeu stratégique non pas religieusement mais économiquement.
Les ports bretons font commerce avec l'Europe et cette tradition d'échange
est fructueuse. Elisabeth Ième, reine d'Angleterre (Protestante) et Philippe
II d'Espagne (Catholique) rêvent d'une position avancée en Bretagne pour
infléchir un royaume de France fragile. Durant ces décennies de troubles,
la Bretagne a une administration double, deux parlements (Nantes et Rennes),
deux cours de justice... Les Bretons des villes ne s'opposent pas au développement
du protestantisme. Les Bretons des champs sont loyaux à la couronne de
France et peu Ligueurs quoiqu'il advienne même s'ils peinent à reconnaître
Henri IV, monarque catholique anciennement protestant.
Brest aux mains des loyalistes soutenus par des protestants et des Anglais
est assiégé par des Léonards (habitants du Léon – Nord Finistère) en 1591.
Le Duc de Mercœur, chef de la Ligue en Bretagne, exerce un blocus
partiel (côté terre) sur Brest mais ne parvient pas à ses fins, il en
appelle à l'Espagne qui finance les Ultra-Catholiques. Brest est alimenté
par la mer par des navires marchands.
Un débarquement de la marine Espagnole se produit en mars 1594 dans l'anse
de Camaret-sur-Mer. 12 vaisseaux accostent. Troupes, ouvriers et matériels
débarquent et s'installent à l'extrême pointe Nord de la Presqu'île de
Crozon avec une vue plongeante sur le port de Brest. Un fort triangulaire
dont le seul accès est une porte de 25 pieds, est vite construit au sommet
de la falaise pour accueillir les 400 hommes. Si la navigation est empêchée
dans le goulet, Brest tombe par la famine sans combat.
Le gouverneur de Brest, Sourdéac, ne lance aucune attaque par crainte
d'affaiblir la garnison de Brest. Il demande de l'aide à la couronne de
France, qui sous l'égide d'Henri IV, est contre la Ligue Catholique et
provisoirement consensuelle avec les Huguenots. L'envoyé du roi, l'illustre
Maréchal d'Aumont (gouverneur de la Bretagne royaliste) se trouve devant
le fort dont les fossés dans la roche sont mal creusés, avec 3000 soldats
Français, 2000 Anglais, 300 arquebusiers à cheval et 400 gentilshommes,
le 15 octobre 1594. Les premières attaques échouent lamentablement, les
Espagnols parfaitement retranchés mitraillent avec succès d'autant qu'ils
disposent de quelques canons sur un terrain découvert.
Le 17 novembre (certaines sources parlent du 18), l'attaque de deux bataillons
est d'ampleur. La troisième vague parvient à ouvrir une brèche avant de
devoir sonner la retraite. Le commandant Espagnol de la place, Thomas
Praxède, meurt. Il faut agir vite, une flotte espagnole de renfort est
annoncée au large du golfe de Gascogne. Le Maréchal d'Aumont sent un flottement
chez les Espagnols et demande à son capitaine Rigonou de lancer un quatrième
assaut, cette fois victorieux mais c'est un carnage qui dure toute la
nuit jusqu'au lendemain. Le capitaine lui-même en meurt. Seuls 13 Espagnols
dont 4 déserteurs survivent et sont renvoyés en Espagne où ils ont failli
être lynchés parce que la population les considère comme des lâches et
des traîtres. En réalité bien des soldats Espagnols étaient malades et
sans force par manque de nourriture de qualité. Praxède et Rigonou bénéficient
d'une messe funéraire somptueuse dans une église de Brest. Le fort est
immédiatement démantelé pour éviter qu'il ne soit réutilisé. Côté franco-anglais,
le bilan est dramatique, plus de 3000 morts en un mois.
La ligue tombera en désuétude quelques années plus tard, un catholicisme
plus tolérant envers le protestantisme permettra un apaisement de façade
– Edit de Nantes. Le duc de Mercoeœur sera le dernier ligueur à se
soumettre à Henri IV contre une fortune.
La bataille dite du « fort de Crozon ou siège de Crozon » (à ne pas confondre
avec le fort français du 19ème siècle en Crozon) fut l'une des plus sanglantes
batailles durant l'influence de la Ligue. En mémoire de cet épisode sanglant,
la falaise s'appelle la Pointe des Espagnols. Il est rare qu'un ennemi
puisse laisser « sa marque » sur le lieu de sa défaite.
La bataille du Fort El Leon version Anglaise
Le fort espagnol El Leon à Crozon : esquisse de l'officier anglais John Norreys (1594). Après de nombreuses repousses, Martin Frobisher mena les troupes anglaises du côté droit de cette carte et fut blessé mortellement. Champlain (navigateur puis soldat royaliste, un des fondateurs de la colonie acadienne) et les Français ont attaqué depuis la gauche et ont remporté la victoire.
En 1594, la presqu'île de Crozon fut le théâtre de combats
sanglants. Un officier Espagnol réputé, Don Juan de Aguila, y conduisait
5 000 hommes. Ses ingénieurs ont construit un fort massif appelé El Leon,
avec un mur extérieur de 37 pieds d'épaisseur. Don Juan installa une batterie
qui commandait les approches de Brest et la protégea par une force d'infanterie
permanente.
La reine Elizabeth Ière d'Angleterre envoya une flottille pour soutenir
l'armée d'Henri IV dans une opération combinée contre les Espagnols à
Crozon. Une campagne difficile suivit qui marqua un témoin de renom, Samuel
Champlain.
L'armée française était commandée par le maréchal Jean d'Aumont. La flotte
anglaise de onze navires était dirigée par le grand explorateur Martin
Frobisher.
Les forces alliées ont tenté de prendre d'assaut le fort espagnol et ont
été rejetées plusieurs fois avec de lourdes pertes. Une tentative a été
réalisée pour creuser un tunnel sous le mur du fort et le détruire avec
une mine. Le 17 novembre, la mine a explosé et a ouvert une petite brèche.
Des troupes anglaises et françaises s'y précipitèrent, conduites par Frobisher
et d'Aumont et le second de ce dernier le maréchal Saint-Luc.
Les 400 défenseurs Espagnols se sont battus avec courage. Ils reculèrent
jusqu'au bord des falaises derrière eux et résistèrent presque au dernier
homme. Le chef britannique a écrit qu'ils «n'ont jamais demandé la pitié,
donc tous ont été mis à l'épée».
Après la bataille, cinq ou six soldats Espagnols ont été retrouvés vivants
dans les rochers. Ils ont été faits prisonniers et rendus avec honneur
à leur commandant espagnol, qui les a pendu pour ne pas avoir combattu
jusqu'à la mort.
Les Français, en hommage au courage des défenseurs, appelèrent le lieu
la Pointe des
Espagnols. Il porte toujours ce nom.
Poste de télémétrie Pointe des Espagnols pour batterie de rupture casematée
L'intérieur du poste de télémétrie, vue sue le Goulet et le passage des navires de guerre. La partie basse du mur est d'origine, la partie haute est une modification ultérieure pour renforcer la sécurité du poste face aux éclats de projectiles.
Le poste de télémétrie de la Pointe des Espagnols fait
partie de la génération « Audouard » bien qu'il ait été renforcé par le
remplacement de son toit en tôle par un toit en béton quelques années
après sa construction. Même usage que ses « congénères » de la côte, l'accueil
d'un télémètre Audouard sur table fixe pour le calcul des distances et
vitesses des navires ennemis qui se seraient aventurés dans le Goulet
de Brest. Etant le plus au Nord du dispositif, il était donc le dernier
recours auprès de l'ultime batterie de rupture, dernier « rempart » avant
l'invasion !
Il semble avoir été réemployé car les traces au sol de la table fixe spécifique
à ce télémètre ont été nivelées. Est-il devenu un simple poste d'observation,
y compris lors de la seconde guerre mondiale, ce n'est pas exclu d'autant
que l'armée allemande a réutilisé toute la Pointe des Espagnols pour l'intégrer
à la défense de Brest.
Plan type de l'armée française des années 1880, il détient les
mêmes mesures que les autres postes de télémétrie de base.
Poste de télémétrie Audouard de la Pointe des Espagnols
Profil de la falaise de la Pointe des Espagnols :
1- Batterie
de rupture.
2- Batterie
basse dont la présence d'un projecteur de 60cm FT sous le poste de
télémétrie Audouard.
3- Poste de télémétrie Audouard.
4- Poste
d'observation.
5- Batteries
hautes de bombardement.
Poste de télémétrie Audouard
ayant été réemployé. A l'origine le toit est en tôle galvanisée mince
qui ne résiste qu'à la pluie. Construction normalisée. L'expérience de
télémétrie dans le Goulet de Brest achevée, certains postes ont eu un
toit renforcé par un béton plus ou moins léger pour éviter les éclats.
Ce poste est situé au-dessus d'une position de projecteur (une seconde
est plus à l'Ouest).