Le fort de la Fraternité. En fond, la porte Nord. A droite le magasin des poudres. En premier plan la porte Sud.
Le fort de la Fraternité à droite sur la roche. En fond le Fort des Capucins.
La petite plage de "débarquement" au centre. A droite sur les hauteurs, le Fort de la Fraternité. Dessous, un four à chaux en ruine. A gauche, l'usine électrique de l'Ilot du Diable, un point de défense datant de la première guerre mondiale puis repris par l'armée allemande en 1942.
Le fort de la Fraternité dans son ensemble avec la casemate française de l'îlot du Diable ayant contenu un projecteur de surveillance.
Vestiges du mur Nord.
Porte Nord.
Au cœur du fort.
Vestiges du casernement. Poudrerie à gauche.
Vestiges du casernement et porte Nord.
Entrée du magasin des poudres.
Voûte intérieure du magasin.
La poudrerie est ceinte d'un mur de protection pour qu'en cas d'explosion, les dégâts soient contenus dans un périmètre exigu.
Mur Sud et ses créneaux de tir, côté intérieur. En fond l'usine électrique militaire du 19ème siècle qui alimentait le projecteur de l'îlot du Diable.
Mur Sud, côté extérieur et les créneaux de tir.
Porte Sud façade extérieure.
Porte Sud façade intérieure avec poste de police à gauche.
Mur d'enceinte Nord côté intérieur.
Mur d'enceinte Nord côté extérieur.
Façade Est terrestre, arrière du fort de la Fraternité. Anse de Camaret-sur-Mer en fond.
Positions de canon derrière un parapet pour un tir à barbette (par dessus un muret sans créneau). Le boulonnage au sol correspond à la fixation du canon sur affût de marine des années 1840-1870. La dalle est en pierre de taille. L'arrondi permet d'approcher le canon du parapet protecteur tout en lui permettant une rotation pour mieux viser une cible.
Présence des vestiges d'un four à boulets. La photo est prise début 2023 durant une période d'étude scientifique de ce qui est un patrimoine militaire remarquable.
Le fort de la Fraternité à droite, le pont d'accès à l'îlot du Diable à gauche comportant une usine électrique et une casemate française pour projecteur. Au centre, une zone possible de débarquement ennemi.
Plan sommaire du fort de la fraternité.
1- Premier retranchement du 18ème siècle = une batterie à ciel ouvert
derrière une butée de terre.
2- Casernement pour 40 à 60 soldats.
3- Magasin des poudres entouré d'un mur protecteur.
4- Poste de police / maison de gardien.
5- Porte Nord.
6- Porte Sud.
7- Four à boulets.
8- Parapet de batterie en pierres taluté de terre.
9- Parados : terrassement de protection contre une attaque à revers.
10- Plate-forme de tir pour les canons orientés vers la mer (Ouest). Batterie
haute.
11- Petite batterie basse (niveau de la mer) dite de Quimpirou.
12- Four
à chaux (1800-1875).
Les aménagements de l'Îlot
du Diable.
L'anse du Diable, l'îlot du Diable, le moulin du Diable,
plusieurs appellations d'un même lieu jugé stratégique. Commissions, ingénieurs
et autres responsables militaires, à plusieurs reprises, signalent cette
faiblesse. Les courriers et dossiers restent lettres mortes. Il a existé
un long retranchement sur le sommet de la falaise élevé par des gardes-côtes.
Un talus avec des glacis devant une plateforme recevant les canons nécessaires
à une défense sommaire, une pratique basique que l'on retrouve partout
sur les côtes de la presqu'île de Crozon avant que les batteries ne soient
en dur. Dans cette configuration l'intention est d'envoyer des boulets
sur une marine ennemie qui s'approcherait de la côte. Ensuite des analyses
plus fines font apparaître un risque de débarquement par des chaloupes
dans la crique du Diable. Jean-Baptiste-Camille de Canclaux, général de
l'armée des Côtes de Brest (nomination 10 avril 1793) appuie la recommandation
de tout son poids de vainqueur contre les Vendéens. C'est un commandant
modéré qui inspire confiance. Officiellement, le budget de financement
du projet de fortification daterait de 1793.
Le Fort de la Fraternité est construit pendant la période révolutionnaire
en 1793/1794 et s'appelle dans un premier temps Batterie de Porsac avec
ses 6 canons de 36 livres (1811) dont la mission est de protéger l'anse
de Camaret. Le nom change et la fonction aussi. Les nouvelles lignes de
Quélern, cette "muraille" qui traverse la presqu'île de Roscanvel,
semblent fragiles au bord de la mer. Une petite plage en contrebas pourrait
faire l'objet d'un débarquement et le contournement de la défense pourrait
être aisé. Le Fort de la Fraternité par allusion à l'expression "Liberté
Egalité Fraternité" est équipé d'une caserne, d'un magasin à poudre. Les
canons sont changés au milieu du 19ème siècle pour 3 canons de 30 livres
et 2 obusiers de 22cm (1840-1870).
A titre complémentaire fort utile, une petite batterie derrière un parapet
maçonné crénelé menace le cœur même de la crique. La batterie basse
du Quimpirou est composée de 4 canons de 12 livres et de 2 caronades (ou
carronade : petit canon simplifié sans recul à "tir rapide"
d'origine anglaise). Ces canons de marine occupaient l'emplacement de
l'actuelle usine électrique du 19ème qui servait au poste du projecteur
à proximité.
La disposition évolue à la marge, un poste de police est construit à l'entrée
Sud par exemple au début du 19ème siècle. Maison de gardien ?
Le projet tombe en désuétude très rapidement. L'esprit révolutionnaire
va vers un apaisement. Les lignes de Quélern sont mal tenues par manque
de moyens. Les quelques militaires s'ennuient, deviennent inopérants et
surtout agressifs envers la population. Le dispositif est plus ou moins
maintenu car la marine anglaise rôde et espère toujours débarquer dans
les parages.
Petit à petit le rôle maritime de Brest diminue. La bataille de Trafalgar
(1805) a réduit la puissance maritime de la France. Les lignes de Quélern
ne sont plus déterminantes.
Plus tard, le Fort de la Fraternité prétendument en service jusqu'en 1876,
bien qu'inoccupé, est dépecé après 1889 (déclassement) par les chantiers
de la Presqu'île de Crozon. Les nouvelles villas de Morgat du début du
20ème siècle sont grandes consommatrices de belles pierres de taille.
Quelques pierres constituent un escalier proche de l'église de Roscanvel.
Le GR 34 traverse les ruines du fort.
La carcasse d'un half-track M3 est à l'abandon après avoir servi au CEC de Quélern.
Evolution du site 2025
Une association du patrimoine de Roscanvel exhume progressivement les vestiges du site dont le four à boulets stoppé dans sa décrépitude.