Batterie de Kerbonn - armée française - Camaret-sur-Mer

Batterie de Kerbonn  de l'armée de terre française

La batterie de Kerbonn (partie française) avec la pointe du Toulinguet en fond et les grottes marines au pied de la falaise de l'anse de Pen-Hat.

Les niches à munitions pour le combat immédiat.

Sortie du monte-charge des munitions armées avant la distribution aux mortiers.

Issue du monte-charge.

Abri des personnels.

Intérieur de l'abri à voûtes.

Porte blindée abandonnée.

Double voûte de l'abri.

Poste d'observation M162a allemand en premier plan.

Poste de commandement.

Position d'un mortier.

Agrafe de ceinturage.

Une des fixations des affûts.

En premier plan, une cabine téléphonique française, un poste de tir allemand à gauche, la pointe du Toulinguet en fond.

Magasin sous roc 1890/1891.

1- Voie à ciel ouvert pour l'accès au magasin sous roc.
2- Couloir voûté crépi à la chaux.
3- Escalier centré descendant de quelques marches. De chaque côté de celui-ci, des pentes lisses de rampe d'environ 40cm.
4- Pièce blanchie à la chaux comportant un créneau à lampe qui éclaire le couloir 2.
5- Pièce de desserte trapézoïdale comportant un créneau à lampe.
6- Magasin des poudres en gargousses (sacs déterminés) ou en vrac.
7- Tunnel sous roc.
8- Pièce du monte-charge et de sa colonne qui permet de servir les obus préparés à la batterie en extérieur.
9- Tunnel à hauteur d'homme mais dont les issues sont limitées au strict nécessaire pour éviter une intrusion ennemie. Ce conduit récupère toutes les eaux de ruissellement de l'installation et les déverse dans la falaise.
L'ensemble (hors 9) comporte un rail de plafond pour faire circuler (par suspension par chaînes) les obus de mortiers de 270mm à la mélinite en temps de guerre. En période de paix, les obus sont stockés dans des abris aériens proches de la batterie et la circulation en plein air se fait par wagonnets sur rails.

Entrée du tunnel menant au magasin sous roc (1).

Couloir d'entrée (2).

Créneau à lampe en fond (4). Au bout du couloir quelques marches descendantes, un couloir perpendiculaire en demi-voûte qui mène à une pièce de desserte du magasin de munition et du nouveau couloir vers le monte-charge qui connaît lui aussi un créneau à lampe pour éclairer sans faire exploser les poudres.

Couloir de protection du magasin sous roc.

Voûte qui relie la partie basse à la partie haute et constituait à la fois un accès au poste de commandement Nord et à la ligne d'infanterie.

Point d'eau douce utile aux canons.

Mur d'enceinte.

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La batterie de côte française de Kerbonn de l'armée de Terre, construite vers 1890 vient en soutien de la batterie du Toulinguet qui n'a pas de protection sérieuse à son Sud en dehors de deux canons de 16cm. Trois mortiers de 270mm sont installés sur des plates-formes semi-circulaires en béton dont le parapet est en moellon adossé au talus de terre pour ne pas être visible de la mer. Elle est opérationnelle en 1904. Le projet de défense côtière par la Marine fut possible par décrets d'expropriation des propriétaires des terrains.

Les premiers équipements d'avant la première guerre mondiale sont 3 mortiers de 270mm G Mle 1889 sur affûts Vavasseur et Canet permettant une rotation sur 300°, ceux-ci placés en ligne au bord de la falaise.

La batterie côtière va être aménagée à plusieurs reprises. Le tunnel des munitions va progresser vers un nouveau monte-charge avant la première guerre mondiale.

En 1932, la batterie reçoit quatre canons de marine de 164,7mm sous blindage et lors de la seconde guerre mondiale, l'armée d'occupation récupère la batterie et y construit les casemates SK... Les mortiers sont supprimés. Se nouvel équipement d'artillerie de côte est accompagné d'une nouvelle position de projecteur un peu à l'écart de la batterie.

La 2ème batterie du 15ème bataillon d'artillerie de forteresse de l'armée de terre est disponible au service en permanence après plus de deux heures de marche à pied à partir du casernement de Quélern. Manque évident d'effectif en cas d'alerte générale car d'autres batteries en Roscanvel sont aussi sous la responsabilité de cette unité.

A partir de 1912 environ, la 2ème batterie du 3ème RAP (Régiment d'artillerie à pied) cantonnée à Lagatjar assure le service, les exercices ; sinon un gardien veille à la téléphonie, aux matériels et aux poudres de mélinite dont il faut surveiller la tenue face à l'humidité. La moindre déficience des poudres rend la batterie inopérante.

L’intendance se trouve au bord de la route externe ainsi que le stockage des munitions en temps de paix. Des munitions qui circulent dans la caponnière (fossé) dans des wagonnets sur rail. L'ensemble de la batterie est sous barbelé et mur sur les pentes de la falaise.

La batterie opère des exercices à tirs réels sur des remorques de navire de guerre croisant dans le vestibule du Goulet. L'information est publiée au préalable dans la presse pour qu'aucun navire de commerce ou bateau de pêche ne soit sur zone. Exemple le 5 juin 1924, zone de navigation interdite à partir de 10 heures  : méridiens du Toulinguet et de la Parquette et les parallèles du fort de Quélern et de la roche du Chevreau.

Le nom de Kerbonn vient du village éponyme plus à l'Est. Kerbonn : Ker = village, Bonn = borne. Le village de la borne.

Projecteur de la marine française de la batterie de Kerbonn

La batterie de Kerbonn est une dernière fois rénovée par la marine française en 1932 par l'apport de 4 canons de marine de 164,7mm Modèle 1893-96 d'une portée de 18.5 km. Les encuvements en caissons métalliques sont installés proche de l'ancienne batterie du 19ème siècle mais un projecteur pour accompagner les tirs de nuit, est quant à lui installé à l'extérieur (Ouest vers la pointe de Pen-hir) de la nouvelle batterie que les soldats Allemands, en 1940, amélioreront très nettement pour devenir la fameuse MKB Kerbonn. Les dernières améliorations de la batterie française datent de janvier à juin 1939 sur des terrains nouvellement acquis par l'armée. La seconde guerre mondiale commence, le 1 septembre 1939.

Le projecteur détient un garage de jour avec une pièce de groupe électrogène, une piste inclinée en boucle pour gravir une pente grâce à ses roues; arrivé à l'encuvement, le projecteur est défait de son attelage et se pose sur son tremplin pour la nuit jusqu'au lendemain matin et ceci en cas d'alerte. Tout comme les canons de 164,7mm n'étaient pas protégés, le projecteur ne l'était pas davantage face à des tirs de marine ennemis... Une installation donc sommaire. L'armée française avait déjà à l'époque des casemates ou des positions sous roc pour des projecteurs de côte exposés.

Le projecteur est installé sur un site préhistorique sacré : table de sacrifice.

Tour – réduit de la batterie de Kerbonn

L'arc en briques n'est pas un élément décoratif. Par derrière, les soldats pouvaient faire feu à la verticale pour atteindre un ennemi placé contre le mur échappant aux tirs bas.

Tour - Réduit de la batterie de Kerbonn, une tour crénelée pour défendre la caponnière – fossé de distribution des troupes et matériels. Une apparence moyenâgeuse pour une tour datée de 1890 dont l'étage inférieur dispose de créneaux de tir que des soldats utilisaient pour faire feu envers un ennemi qui aurait réussi à s'infiltrer dans les fossés malgré des grilles d'empêchement (disparues aujourd'hui). L'étage supérieur est aérien et couvre les alentours de la batterie au niveau des sols, cette fois l'ennemi est cueilli de loin avant qu'il n'ait approché la batterie.

Une mine marine est exposée pour le mémorial de la bataille de l'Atlantique.

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