La batterie côtière fort des Capucins Roscanvel

Le fort des Capucins côté casernements à l'abri des tirs de l'ennemi. L'autre versant, côté Goulet propose ses emplacements de canons à deux niveaux. En terrasse des petits calibres. Sous roc deux gros calibres de rupture (tirs directs). Aujourd'hui l'îlot porte le nom de "Capucins" mais par le passé les habitants de Roscanvel l'appelait "Beg Kerc'h" tandis que les habitants de Camaret l'appelait "Pen Azal."

La galerie de la batterie creusée dans le rocher au niveau de la mer côté Goulet de Brest. 2 canons "géants" occupaient les lieux. Au plafond à droite, un conduit vertical pour aspirer les fumées de tir.

La galerie dans l'autre sens avec cette fois un vestige de canon au sol qui n'a rien à voir avec les canons d'origine.

Les canons étaient avancés ou reculés sur rail. Le fût passait l'embrasure exigüe. Embrasure inclinée vers la mer et non vers le ciel.

Evacuation des fumées de tir par la colonne d'air au plafond.

Magasin à poudre sous roc des canons de rupture.

La galerie est "tapissée" d'un mur de pierres hourdies récupérées de l'excavation. L'escalier de sortie est creusé dans la roche.

Escalier d'accès au projecteur bas.

Une troisième niche cette fois grande ouverte sur la mer. Emplacement du projecteur de 90 cm jusqu'en 1900 environ, puis remplacé par un 150 cm.

En fond, créneaux à lampe au titre d'éclairage de pièce.

Usine électrique.

Le casernement (vers 1900) des personnels dédiés aux projecteurs et son usine électrique en voûte.

Une plateforme devant un fossé qui sépare le pont-levis (disparu), des défenses pentues/pointues pour éviter qu'un soldat ennemi s'introduise dans le fort rapidement.

La batterie haute légère avec à gauche un repère d'entrée de port, un poste téléphonique (mur crépi), un escalier pour accéder à la batterie basse (vers la niche projecteur fixe) et quatre dalles recevant un canon chacune. Sous cette plateforme, à l'étage inférieur, la grande batterie de rupture et ses galeries.

R.E.P.

Sous-selette de canon de 47 mm TR de marine.

Poste d'observation et de guidage des projecteurs au sommet de l'îlot.

Embase de mât à pavillon que l'on pouvait rabattre.

R.E.P. construit entre 1918 et 1939.

Abri de jour du projecteur à droite. Ce dernier était mené sur sa plateforme par des roues sur rails. A gauche, un R.E.P.. Position vers la mer d'Iroise et le vestibule du Goulet de Brest. Il s'agit d'un feu chercheur de 150 cm mobile qui balaie l'horizon Ouest. Ce projecteur est installé après 1900, il y en eut un autre précédemment de 60 cm aux mêmes fonctions.

La pointe de l'îlot et l'emplacement d'un projecteur de 60 cm puis 150 cm ensuite à gauche et d'un repère d'entrée de port (R.E.P.). Petit  bâti normalisé construit entre les deux guerres mondiales qui aide à la navigation les navires de la marine en l'absence des feux de projecteur.

Le casernement en bas et la rampe d'accès au sommet de la falaise qui supportait des rails pour faire circuler les canons de 320 mm de 8 mètres de long pour 47 tonnes. Une prouesse.

Citerne de récupération des eaux pluviales du toit du casernement.

L'abri de jour du projecteur à gauche, le casernement à droite et l'escalier creusé dans la roche pour accéder au poste d'observation du sommet.

Le casernement de 60 hommes dans la roche décaissée avec cuisine, magasin des vivres et deux chambres individuelles avec cheminées pour officiers probablement.

Réserve à eau sous la cuisine.

Un premier pont a existé avant 1861, il était plus bas et accessible par escalier à chaque extrémité.

La batterie côtière de l'îlot du fort des Capucins, terrain militaire jusqu'en 2009, détient des aménagements de défense basé sur une puissance de feu sous roc, côté mer, au ras des flots avec des angles de tir très réduits. La cible maritime passe dans le Goulet de Brest et croise une ligne de feu fixe. Un second niveau haut de batterie légère composée de canons légers à tirs rapides sans protection véritable mais orientables à volonté complète puis remplace le dispositif de rupture.

La situation stratégique est ancienne. Vauban demande un aménagement en batterie "façon fort de Cornouailles". Faute de moyens financiers pour le déroctage immense, le projet reste en plan dès 1696. La solution économique déployée consiste à installer quelques mortiers sur la falaise qui surplombe l'îlot.

Un nouveau projet reprend le plan de 1696 de Traverse, ingénieur de Vauban, en 1847. Le casernement est prévu tel qu'il est visible aujourd'hui et sinon toute la périphérie de l'îlot est en terrasse avec un parapet pour y installer une vaste batterie. Le déroctage attendu est encore volumineux. Les travaux de 1847 tentent de limiter les frais jusqu'à 116 000 francs-or.

Le génie de la Marine Française construit un pont (1861) qui enjambe la mer et relie l'îlot à la côte. Le travail de nivellement de la roche pour installé le casernement, l'abri du projecteur, l'usine électrique est impressionnant. L'accès à la batterie sous roc est un escalier très "plongeant" creusé à même la roche. Il semble infini. Les galeries sous roche transforment l'îlot des Capucins en "gruyère".

La première version des aménagements de canons sur la terrasse "moderne" s'étale de 1848 jusqu'en 1870. Deux canons de rupture de 47 tonnes (calibre 320 mm) chacun sont installés dès 1888 jusqu'en 1917 (transférés sur le front de l'Est de la France) au niveau de l'eau dans la batterie casematée de rupture prévue à cet effet, creusée sous roc. Une génération de canons de100 mm à tir rapide entre 1897 et 1906 en terrasse est installée. Parmi les réassortiments ultérieurs : 4 canons de 47 mm TR sont installés jusqu'en octobre 1914, puis 2 canons de 75 mm G Mle1887 (sur deux emplacements de 47 mm) et 2 canons de 95 mm  Mle 1888 de semonce après la première guerre mondiale et ceci jusqu'à la seconde. Le coup de semonce est un tir d'avertissement sans destruction.

Le 20 février 1889, la batterie basse casematée (2 canons de rupture de 320mm) est maintenue en activité à la Chambre par le projet de loi portant classement et déclassement des ouvrages de défense en France et en Algérie, sur avis du comité de défense et du conseil supérieur de la guerre.

Les aménagements électriques, l'usine, et tout ce qui attrait aux projecteurs datent de 1889 à 1891 avec une amélioration après 1900 après l'augmentation de puissance des projecteurs.

L'îlot des Capucins ou fort des Capucins a connu des projets pharaoniques vite abandonnés pour cause de coûts inconsidérés. Toutes les installations sont le fruit de compromis tirant la batterie vers le "bas" autant dire vers un déclassement inéluctable. Néanmoins le patrimoine militaire développé y est exceptionnel. Monument historique depuis 2016.

Poste de télémétrie du fort des Capucins

Un poste de télémétrie Audouard au dessus de l'îlot des Capucins.

En se plaçant dans le poste de télémétrie en situation de combat, les télémétristes dominaient le Fort des Capucins mais la visée du télémètre allait entre l'horizon (Ouest) et le phare du Petit Minou (Est).

Poutrelles galvanisées soutenant le toit en tôle.

Mur arrière recevant le dormant de la porte métallique.

Le mur enterré avant.

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Le poste de télémétrie du Fort des Capucins pour un télémètre Audouard et deux militaires artilleurs est en tous points conforme aux postes de sa génération disséminés sur la côte du goulet de Brest sur les hauteurs des falaises comme le réclame les télémètres à dépression. Une maçonnerie « d'un autre âge » pour cette construction dont la date se situe vers 1880. La partie avant cintrée est un mur en moellons hourdis à la chaux et dès que les murs sont rectilignes, ils sont élevés à la brique en terre cuite. Le toit est basé sur une semi-coupole en tôle galvanisée. Le poste avait un volet de fermeture semi-circulaire en cas de non usage du site.