Pas de pluie, pas de vie
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Depuis le début de l'année 2025, la pluviométrie en la presqu'île de Crozon est en demi-teinte. Les Crozonnais surveillent leur pluviomètre, certains notent consciencieusement les millimètres très irréguliers des précipitations. Au printemps installé, ce n'est guère mieux, on ne parle pas de sécheresse pas plus qu'on ne parle du fameux trop de pluies que les Bretons craignent pour leur qualité de vie. Ainsi, la nature s'est mise au service minimum, les mois passant. Une occasion de faire rejaillir un proverbe breton d'antan, à l'époque où les bulletins météo se discutaient au comptoir ou dans les champs : « Deux jours de pluie consécutifs en mai, c'est trop ; un jour, ce n'est pas assez. » Le bon sens paysan, basé sur l'observation de la pousse des semences, sait que l'équilibre entre l'ensoleillement et la pluviométrie détermine la récolte et donc la faim. Point besoin de satellites, pour surveiller les masses d'air. Le mois de mai constitue un point charnière après les pluies hivernales et le début des journées ensoleillées et chaudes. Chaque mois avait ainsi son privilège, cette situation optimale que des proverbes dorénavant oubliés rythmaient avec une sagesse tenace mémorable. Pas de réserve à eau, ni de méga bassines, pas de technologie, faire avec était la seule logique imposée.
Comme pour se souvenir du temps jadis, le maïs de début juillet, la tête basse avait retrouvé son style imposant grâce à 11mm de pluie... Puis à nouveau, des journées de ciel bleu que seuls les touristes affectionnent...
Il fut un autre monde ancien, inimaginable aujourd'hui, où les touristes n'existaient pas, seule la réalité alimentaire primait pour des questions de survie, dorénavant le ludique règne en maître comme une arrogance obséquieuse.