Un ancien bâtiment aux encadrements de briques rouges rue du pré en Camaret-sur-Mer a sans doute connu plusieurs usages dont deux sont restés en mémoire : tannerie au cachou puis entrepôt d'avitaillement. Il faut revenir au début du 20ème siècle et se remémorer le fait que le port compte des centaines de voiles de toutes les tailles pour les bateaux de pêche et autant de cordages que la mer, les moisissures et les ultraviolets abîment. Une coopérative de pêche proposait son service de cachoutage pour ralentir les dégradations. Des voiles, bouts et filets de pêche étaient trempés par de l'eau de mer puis plongés dans des bains bouillants de poudres végétales antioxydantes, ensuite rincés et séchés. Certains pêcheurs brossaient les toiles sur les deux faces pour une meilleure imprégnation. La couleur finale des voiles était rouge à brune. De manière générale toutes les fibres naturelles rudement exposées aux intempéries, coton, lin, chanvre, etc, réclamaient un entretien régulier qui disparut avec l'apparition des polymères imputrescibles. Après la période tannerie, le bâtiment devint un entrepôt lié à la pêche en décroissance. Matériels, vins...
A noter qu'en face, en attendant la finalisation des bains, le débit de boissons et boulangerie d'Ambroisine Marchand-Celton accueillait les pêcheurs pour une bonne rasade de patience.
Tout ceci rappelle que Camaret-sur-Mer vécut de la pêche mais aussi par toute l'économie affiliée à celle-ci.